Avant d’être enfournés dans les culasses, les obus de 37 anti-chars devraient être grattés au couteau pour leur ôter leur protection de graisse qui s’était solidifiée. Les appareils optiques des chars givraient ; certains carburants gelaient, l’huile s’épaississait ; les moteurs de la Wehrmacht refusaient leur office, et pour les faire démarrer, il fallait allumer des feux sous les carters. Mais, même après l’apparition du jour, le gel continuait à bloquer les chenilles des chars et les divisions de la 2e armée avaient pratiquement cessé d’avancer. Les hommes de Guderian taillaient à la hache leur ration de pain noir et toute blessure devenait instantanément mortelle, si les blessés ne pouvaient être immédiatement transportés et abrités. Pour les simples grenadiers comme pour les généraux, même les besoins naturels présentaient des risques de mort : «L’urine gelait en s’expulsant du corps tandis que les hommes périssaient par congélation de l’anus. »